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«Journée éducative à l’Ecole TAFITA»
Récit d’un voyage intergénérationnel, unique et inoubliable.
Françoise Michaud avait, de longue date, l’aspiration de se rendre en Afrique avec son mari en tant que médecins, attirés par l’expérience de proches confrères. Les années ont passé. Ce n’est qu’à la retraite et devenue veuve qu’elle réalisait ce projet, en juin 2025.
Elle entraînait, dans son sillage, deux de ses petites filles, Odile Declercq, jeune infirmière, Pascaline E, étudiante en sciences économiques et Monique Gallois, une amie retraitée ayant voyagé plusieurs fois en Afrique continentale.
Les quatre femmes nous racontent leur voyage avec l’Association SOLITRAVEL* (spécialiste du voyage solidaire à Madagascar), et leur escale à Ampefy, au centre de Madagascar.
Françoise est très impliquée dans la SIDI (Solidarité Internationale pour le Développement et l’Investissement), investisseur solidaire qui finance des acteurs économiques des pays du Sud. Elle avait prévu de rencontrer deux partenaires. Pour l’un, ce fut la visite de trois bénéficiaires locaux à Antsirabe, la troisième grande ville de l’Ile. Pour l’autre, ce fut la participation à une maraude dans des bidonvilles d’Antananarivo, la capitale de Madagascar, assurant la distribution, modestement payante, d’une bouillie très nutritive, destinée surtout aux enfants.
Durant deux semaines, les quatre femmes ont visité plusieurs sites, des familles et sont notamment intervenues à l’École Associative TAFITA à Ampéfy, au centre de l’Ile de Madagascar.
Pour Odile, 22 ans, « c’était très chouette, ce voyage intergénérationnel, car chacune avait quelque chose à apporter aux autres».
Ayant terminé ses études d’infirmière, Odile avait précédé le voyage avec sa grand-mère, d’une mission médicale avec d’autres professionnels de santé, dans le cadre de l’association Sahambala, au dispensaire d’Ambila fondé par feu le Docteur Tibout.
Pour Pascaline, vingt ans et la licence de sciences économiques et gestion de la santé en poche, elle confie que « c’est un voyage qui ouvre considérablement l’esprit. »
Après avoir visité l’école TAFITA et aller rencontrer deux familles, c’est toujours le constat invariable :
« Pour ces enfants, cela n’a rien d’une évidence, d’aller à l’école ».
« L’accueil qu’ils nous ont fait était très touchant » dit-elle.
Frappée par le décalage entre la vie en France et celle à Madagascar, Pascaline se refuse à une approche trop pédagogue, « ils ont tellement à nous apprendre », et elle poursuit « Les enseignants, avec peu de moyens font un travail remarquable. »
Et c’est là l’atout d’une visite de l’Ecole Tafita à Ampefy : on n’y vient pas seulement pour initier les enfants à d’autres savoirs, mais on en revient soi-même, enrichi d’émotions et d’apprentissages…
Monique, jeune retraitée qui a voyagé plusieurs fois en Afrique continentale, particulièrement en Guinée, fait le triste constat que « Madagascar, c’est la misère avec un grand plus… ».
Forte d’une expérience de vie en Guinée auprès de jeunes enfants, Monique constate :
« L’école de Tafita, c’est bien organisé, il y a des salles, avec de jolies petites tables
Les élèves sont démunis, mais ils sont gais, pleins de vie, avides d’apprendre »
Les quatre femmes sont frappées par la solidarité qui anime les enfants et les adultes dans l’École TAFITA.
Un entretien en visio conférence entre les voyageuses, l’équipe locale de l’École Tafita et le Bureau de l’Association TAFITA SOLEDAM avait permis, plusieurs semaines avant le départ, de trouver ensemble les sujets d’intervention les plus judicieux pour la journée de mission éducative des quatre femmes à l’Ecole TAFITA.
Localement, l’équipe éducative souhaitait que les quatre voyageuses de passage, s’occupent de sensibiliser les élèves à l’hygiène et aux premiers secours.
En prévision des interventions sur les premiers secours à l’École TAFITA, Françoise avait fait des recherches à la Bibliothèque, et avait rassemblé des ouvrages édités par la Croix Rouge.
« Un moment plein d’émotion, les élèves étaient tous là, il y avait une vraie attente ! ».
Pour l’hygiène du nez, Pascaline a réalisé cinquante chiffons, taillés dans des draps, pour les distribuer aux plus petits élèves:
« ils étaient ravis qu’on pense à eux, qu’on partage quelque chose avec eux !» poursuit Françoise.
« Pour les premiers secours, nous avons fait des travaux pratiques et travaillé sur l’hygiène, l'électrocution, les objets non conducteurs, les brûlures, les hémorragies, les massages cardiaques, la perte de connaissance, mais également sur l’étouffement, l’ingestion de corps étrangers... ». « Les élèves de TAFITA n’avaient pas eu l’occasion d’avoir des informations de cette nature », remarque Odile., jeune infirmière.
Les deux jeunes femmes n’ont pas hésité à s’allonger au sol pour jouer les cobayes et simuler des interventions de premiers secours, provoquant d’abord l’étonnement amusé des élèves, et leur intérêt attentif.
Les quatre voyageuses remarquent aussi le fonctionnement de la fontaine d’eau potable avec le filtre Lifesaver, mise en place par l’Association TAFITA SOLEDAM (France) en octobre et novembre 2024 à l’Ecole TAFITA, pour le plus grand bénéfice des enfants, sous la surveillance d’un adulte, car il ne faut pas gâcher l’eau potable, qui est une denrée précieuse à Madagascar.
Ce sentiment de rareté, Odile l’a bien perçu, et de retour en France, elle indique s’être éveillée à sa propre consommation.
« Ce qui est bien à l’Ecole associative TAFITA », disent-elles, « c’est qu’on responsabilise les familles malgaches : chaque famille, bien que démunie, participe à hauteur de ses capacités.: l’un apporte un jour du bois pour le foyer de la cuisine, un autre quelques carottes, …ce n’est pas les aider de ne pas les solliciter à participer à la mesure de leurs moyens » comme le souligne l’une d’entre elles.
Solitravel et l’équipe locale de l’Ecole Tafita s’étaient coordonnés pour emmener les voyageuses dans trois familles malgaches, pour aller à la rencontre des parents d’élèves.
Être au plus près de ces populations, c’est aussi pour les quatre femmes, partager des moments de vie, des conditions de vie difficiles parfois, des moments d’émotions. « On a été impressionnées par les visites dans les familles, les maisons en terre battue sans porte ni fenêtre. Ils vivent à 8 parfois dans 13㎡.
Et à la fois, ils sont très dignes et se plient en quatre pour bien nous recevoir.”
“ Et quelle satisfaction de voir des enfants qui passent par l’école et poursuivent leurs études au lycée pour certains » se réjouit-t-elle.
C’est en effet grâce aux adhérents, aux donateurs, aux parrains et marraines de l’ASSOCIATION TAFITA SOLEDAM que des élèves sérieux et travailleurs peuvent poursuivre leurs études au-delà du cycle primaire assuré par l’Ecole Tafita.
Pascaline conclut : « c’était une très belle expérience !».
Article corédigé par Céline LHOSTE et Sophie PELSMA-GAIGNARD pour l’Association TAFITA SOLEDAM
Note :
* L’association Solitravel inclut souvent dans ses séjours solidaires et responsables à Madagascar, une escale au village d’Ampefy dans la région d’Itasy, à « la Villa du Cœur », avec visite de l’École Associative Tafita pour les enfants démunis
* Le prénom d’une participante a été modifié
© Crédit Photos, Pascaline E et Françoise Michaud